Date : 2006
Edition: l’Olivier / Collection : Points
Nombre de pages : 274 p

Quatrième de couverture
« Myriam est un peu perdue, un peu fantaisiste et un peu rêveuse. Un beau jour, elle décide d’ouvrir son restaurant. A sa propre surprise, très bienChez moi devient vite le rendez-vous incontournable des habitants du quartier, le havre chaleureux où tout le monde se retrouve. Dans sa cantine, Myriam ouvre l’appétit et délie les esprits, avec l’instinct, la grâce et la sensualité des artistes aux fourneaux… »
Mon avis
Quel moment de plaisir ai-je passé en me laissant transporter dans ce restaurant si particulier, tenu avec brio par Myriam, ce personnage tellement touchant ! J’ai été émue par sa manière d’être – femme si fragile mais dont l’envie de s’en sortir est plus fort que les vicissitudes de la vie- et par ses réflexions philosophiques, notamment sur le lien parents/enfants qui n’est pas toujours facile à (r)établir.
Par ailleurs, j’ai aimé l’ambiance de ce restaurant où chacun y trouve sa place grâce à la personnalité de Myriam dont le souci n’est pas de faire de l’argent mais bel et bien de rendre les gens heureux. C’est pourquoi, elle élabore généreusement pleins de plats appétissants (qui donne l’eau à la bouche) et sert ses clients avec une attention tout particulière…Aussi, « mixité sociale et liens intergénérationnels » apparaissent être les maîtres-mots de la cantine de Madame Myriam ! Une vrai leçon d’humanité…
Cependant, certains personnages m’ont dérangé car je les ai trouvés peu crédibles comme Ben, le serveur qui arrive à point nommé, qui-ne-demande-jamais-rien-et-excelle-en-toute-chose ou bien l’étrange et diabolique Octave, extraterrestre à ses heures et surtout amant de Myriam, ce qui d’ailleurs, déclenchera la mise au ban de Myriam.
Mais le texte m’a tellement fait écho que je ne peux que le louer !
Quelques extraits
« Je hoche la tête, les yeux baissés, comme si j’avais été prise en faute. J’aime tellement les idées, la manière qu’elles ont de s’entrechoquer, de se noyer les unes dans les autres, de se tourner le dos, de brouiller les pistes. Mais j’ai honte de ce penchant, parce que je suis si vite à court de mots, parce que je n’ai pas jamais appris à réfléchir, parce que j’ai la rhétorique d’une oie de ferme »
« Je ressens, dans le même temps, le poids de m’être fait un nouvel ami et le soulagement de n’être plus si seule. »
« Pour bien faire, il ne suffit pas de suivre la route, il faut à tout instant la bitumer du goudron onctueux de nos rêves et de nos espoirs, la tracer mentalement, en s’efforçant de prévoir les inévitables virages et les inégalités du terrain. »